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English: This image illustrates the basic principle of a typical osmosis power plant Date	9 November 2017 Source	Own work Author	Wikilakz
30 Aug 2025

La révolution biénergie du Japon : L'énergie saline et la mobilité aérienne peuvent-elles remettre en cause la dépendance au lithium ?

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LeJapon fait des vagues, au sens proprecomme au sens figuré, dans la course mondiale à l' énergie durable. En l'espace de quelques semaines, deux technologies radicalement différentes sont sorties des laboratoires de recherche et des ateliers d'ingénierie du pays : une centrale osmotique à grande échelle à Fukuoka qui transforme l'eau salée en électricité, et un prototype de véhicule à air comprimé qui fonctionne de manière répétée sans carburant, sans batterie et sans émissions.

Ensemble, ils témoignent de l'orientation audacieuse du Japon vers des systèmes énergétiques propres qui bousculent les idées reçues et offrent des alternatives évolutives et à faible émission de carbone aux combustibles fossiles et aux technologies dépendantes du lithium.

La centrale électrique osmotique de Fukuoka : De l'électricité à partir de l'eau salée

Le 5 août, le Japon a inauguré sa première centrale osmotique à Fukuoka, devenant ainsi le deuxième pays après le Danemark à exploiter l'énergie issue de la rencontre de l'eau de mer et de l'eau douce. L'usine, exploitée par la Fukuoka District Waterworks Agency, utilise l'osmose retardée (PRO) pour produire environ 880 000 kilowattheures par an, ce qui est suffisantpour alimenter une usine de dessalement et environ 220 foyers.

Contrairement à l'énergie solaire ou éolienne, l'énergie osmotique ne dépend pas des conditions météorologiques, n'émet pas de carbone et est continue, ce qui en fait un candidat prometteur pour les énergies renouvelables de base. Le système repose sur le flux naturel des molécules d'eau à travers une membrane semi-perméable, créant ainsi une pression qui actionne des turbines. L'eau douce provient des eaux usées traitées, tandis que l'eau salée provient de la saumure concentrée, une réutilisation intelligente des sous-produits du dessalement.

Des experts tels que le Dr Ali Altaee de l'Université de technologie de Sydney et le professeur Sandra Kentish de l'Université de Melbourne ont loué la conception de l'usine, soulignant son potentiel de mise à l'échelle et son importance stratégique pour les pays disposant de peu de ressources.

Ku:Rin : La voiture qui roule à l'air

Pendant ce temps, le secteur automobile japonais revisite une merveille oubliée : le Ku:Rin, un véhicule à air comprimé développé par Toyota Industries Corporation. Dévoilé en 2011, le Ku:Rin atteignait une vitesse de 129 km/h (80 mph) en utilisant uniquement de l'air stocké dans un réservoir pressurisé. Le véhicule n'émet pas de carbone, ne fait pas de bruit et ne nécessite ni carburant ni batterie.

Bien que le Ku:Rin n'ait jamais fait l'objet d'une production de masse - limitée par sa faible autonomie de 2 miles - ila suscité un regain d'intérêt pour les systèmes à air comprimé. Aujourd'hui, des applications hybrides voient le jour, comme en Suède, où l'énergie de freinage est stockée sous forme d'air comprimé et réutilisée pour l'accélération, réduisant ainsi la consommation de carburant et les émissions.

L'air comprimé est désormais considéré comme un complément propre et peu coûteux aux moteurs électriques et à combustion. Alors que les chaînes d'approvisionnement en lithium sont sous pression et que les piles à hydrogène restent coûteuses, les composants à air comprimé offrent une alternative convaincante pour la mobilité à courte distance et l'utilisation industrielle.

Une évolution plus large de la réflexion sur l'énergie

Les doubles innovations japonaises reflètent une tendance plus large : la recherche de sources d'énergie non traditionnelles qui soient propres, résistantes et viables au niveau local. L'énergie osmotique exploite d'abondantes ressources en eau, tandis que l'air comprimé réimagine la propulsion sans combustion ni minéraux rares.

Alors que les pressions climatiques s'intensifient et que les systèmes énergétiques évoluent, ces technologies pourraient jouer un rôle essentiel dans le remodelage de la façon dont nous alimentons les villes et dont nous nous y déplaçons. Qu'il s'agisse du ronronnement silencieux d'une voiture à air comprimé ou de la pression invisible de l'eau salée produisant de l'électricité, les dernières percées du Japon nous rappellent que l'avenir de l'énergie pourrait résider dans des forces que nous avons longtemps négligées.

Pour en savoir plus : https://www.firstpost.com/explainers/japan-osmotic-power-plant-fukuoka-saltwater-electricity-renewable-energy-13928026.html/amp

https://www.ecoticias.com/en/runs-only-on-air-japans-invention/19578/#

Crédit d'illustration : Wikipedia Licence Creative Commons

Anglais : Cette image illustre le principe de base d'une centrale à osmose typique.

Date : 9 novembre 2017

Auteur : Wikilakz